Août 2016 – Taktsang Lhamo (Langmusi), Nyenpo Yurste, Lungkar et Tarthang
Après 2 premières semaines somme toute, assez comfortables, nous quittons Taktsang Lhamo (Langmusi) pour partir à l’aventure. Fini douches et eau chaude, bonjour rencontres, authenticité et chiens errants ! Sur ce premier morceau de chemin : Machu, Jigdril, le Nyenpo Yurste, Lunkar et Tarthang, rien que ça, et le tout en stop sinon c’est trop simple ! Il nous faudra 2 jours pour faire le trajet.
J15 Taktsang Lhamo (Langmusi) – Machu
On pensait partir au petit matin mais la curiosité nous pousse à retourner au monastère de Kirti jeter un dernier coup d’oeil à la gorge et tenter de faire ouvrir cette curieuse stupa !
La persévérance paie parce que le moine qui contrôle les tickets semble comprendre ce que l’on veut. Après un peu d’insistance, d’attente parce qu’on n’a pas bien dû se comprendre, il nous met en contact avec sa cousine qui est sur place et parle anglais. Téléphone, wechat (le whatsapp chinois), ça y est nous sommes en contact ! On comprend que le gardien des clefs est occupé actuellement mais il y a une chance qu’il nous ouvre le lieu après sa pause déjeuner même si le lieu est censé rester fermé car nous sommes en période touristique. On décide de ne pas rater l’occasion et essayons de retrouver notre bienfaitrice au temple principal. A la place, on arrive sur une cérémonie en cours. On reste un peu puis, après avoir recalé un RV sur wechat , nous repartons confirmer notre checkout à la guesthouse avant de la retrouver à un petit temple en contre haut (et de constater que la cérémonie en cours précédemment était peu être tout simplement la préparation au débat, car maintenant ça débat sec en plein air).
La cousine de notre moine de l’accueil est venue ici en pèlerinage pour une semaine et a prévu de faire 7000 circumambulations du petit temple où se trouve la stupa d’un des grands maîtres du monastère. Compteur électronique à la main, les tours se font à grande foulée !!
On s’assoit 10mn ensemble pour discuter puis le signal est donné, le gardien des clefs arrive ! Au final, pas de trésor visible à l’intérieur mais nous sommes très contents d’avoir pu y rentrer et d’avoir vécu ces moments de partages.
On part rapidement déjeuner, croisons des suisses qui connaissent nos compagnons d’un jour rencontrés à Labrang. On profite pour passer leur dire bonjour avant leur départ direction Jiugaizhou et nous reprenons nos sacs et la route vers le Nyenpo Yurtse !
On quitte la zone de confort du lonely planet, c’est parti pour 15 jours into the wild en stop !
Une famille de chinois en vacances nous fait faire la première partie de trajet et nous laisse au carrefour direction Machu.
On continue le chemin avec un tibétain chargé de surveiller la corruption (si on a bien compris) et qui a la gentillesse de nous emmener à la sortie de la ville (nous sans nous avoir attendus, le temps de retirer quelques sous par sécurité). Et là, on se rend compte que ça va être plus difficile. On arrive à rouler péniblement 1 ou 2 km, arrivés à un carrefour, on doit se rendre à l’évidence : la route que l’on doit prendre est 1. en travaux, 2. quasi déserte. Avec chance, nous sommes arrêtés près d’un de ces camps de tentes touristiques alors on va se renseigner pour y passer la nuit 🙂
Ils ont des petits algecos pour dormir, un petit bâtiment aussi avec des banquettes plus tibétaines mais il manque 20 bon cm pour que Nils y rentre en entier ! Alors que je m’apprête à négocier le prix, le tenancier vient vers nous et nous annonce qu’il nous invite à dormir car il nous admire de voyager sans véhicule, comme des pèlerins . Il nous invite également à partager le repas en famille après un coucher de soleil splendide sur les méandres de la yellow river. Un moment de partage comme on les aime !
Une dernière mise en garde avant de dormir : si vous allez faire pipi la nuit, ne vous éloignez pas trop, il y a des loups !
Je pense qu’on peut le dire : c’est parti pour l’aventure !
Minute culturelle : on est ici dans les premiers grands méandres de la yellow river, le deuxième plus grand fleuve de Chine après le Yangste avec 5464km de long ! Elle prend sa source à quelques centaines de kilomètres d’ici.
J 16 : Machu- Tarthang via Lungkar
On se réveille tranquillement, le temps de faire les sacs et de descendre avec notre pain fourré à partager pour le petit déjeuner, on découvre que la majeure partie de la famille est déjà partie en ville ! On ne veut pas s’inviter plus alors on leur offre le pain à partager ensemble et on file sur la route avec nos quelques gâteaux secs, non sans avoir pris un peu d’eau chaude pour le thé du matin.
On marche pour s’éloigner un peu et c’est reparti : une voiture jusqu’au carrefour puis une autre qui va jusqu’à Jigdril. On aura même droit à un arrêt touristique en chemin et on profite de la pause photo pour explorer rapidement le lieu. Un temple “Zangdok Pelri” tout neuf trône au milieu d’un immense chantier mais le temple principal, vraisemblablement le plus ancien, est malheureusement fermé. NB : si quelqu’un sait quel est ce monastère, on est preneur !
On arrive à Jigdril pour le déjeuner. On pourrait rester chez nos conducteurs du jour, qui se sont avéré tenanciers d’un restaurant de fondu, mais l’on a peur qu’ils nous invitent alors qu’ils nous ont déjà véhiculés, offert glaces et boissons (chimiques) qu’on a poliment déclinés… on ne voudrait pas abuser de leur gentillesse ! Et puis c’est la zone chinoise de la ville tibétaine et la vie du centre ville nous avait bien fait envie. Nous voilà donc repartis sacs sur le dos, direction le zhakang (restaurant en tibétain) !
Pause toilette aussi, une des plus cocasses : on nous indique une ruelle entre deux bâtiments. Au fond, une cour… pas de toilettes… en fait ce SONT les toilettes ! Quelques usagers le confirment: on urine dans la cour, et on défèque dans un petit box en béton sans latrine…. quel joie de laisser son étron trôner au milieu de ses congénères… en comparaison, les latrines c’est pas si mal !
Voilà dans l’ordre : la petite ouverture indiquée pour les WC publics…, la cour dans laquelle on arrive (et où des gens sont en train de faire pipi…), le petit box, où après un coup d’oeil on constate qu’il s’agit du lieu de prédilection pour la grosse commission (pour un peu plus d’intimité peut être??)
Après ce grand moment, on reprend la route. Comme souvent, le plus long c’est de sortir de la ville. Après, tout va bien, une grosse voiture s’arrête. Deux tibétains avec un bon chargement de bières. Ils ont l’air de tenir la route alors nous voilà partis ! Les paysages sont splendides : on longe le Nyenpo Yurtse tout du long et restons le nez collé à la fenêtre ! Quelques incertitudes sur la route : on se manifeste à temps quand la voiture quitte la route principale (lla route principale semble ne plus passer au village qui était notre point de repère pour donner la direction à nos chauffeurs qui n’allaient pas jusqu’à notre destination finale). On nous dépose donc à un prochain croisement en nous confirmant que cette route mène bien à notre destination finale !
NB : à nous lire, on a l’impression que l’on communique de manière très fluide avec nos interlocuteurs mais que nenni ! pas un mot d’anglais de leur côté, et du notre pas un mot de chinois et uniquement les basiques en tibétain (hôtel, restaurant, bonjour, merci et on répond aléatoirement aux sempiternels “vous allez où?” “vous venez d’où?” – on rajoutera même à la fin du voyage “quel est votre moyen de transport”)
Minute culturelle : Le Nyenpo Yurste est la montagne principale du sud de la région de Golok, vénérée comme étant le lieu de naissance des tribus Golok. Elle a 14 pics de plus de 5000m (on dirait pas comme ça hein !). Sa kora extérieure dure entre 10 et 15 jours et est réputée pour être beaucoup plus difficile que celle de l’Amnye Machen.
NB : la région de Golok est située dans le Qinghai. Cette région était jusqu’à très récemment évitée par les voyageurs et les pèlerins car réputée pour être un repère de bandits de grands chemins. Ce peuple nomade ne pose plus de soucis au voyageur 🙂 Il semblerait que ce soit quand même les seuls qui aient encore le droit de porter des armes (mais déchargées) !
A peine le temps de se rinçouiller le visage à la rivière en contrebas, que nous voilà repartis en van après une petite hésitation avec le fait d’attendre une jeep plus confortable où je pourrai continuer à faire des photos mais ne faisons pas la fine bouche, en plus il y a une ambiance sympa 🙂
On avait décidé de zapper le monastère de Lunkar qui semblait nécessiter un détour mais il se trouve que la route y passe ! Ni une ni deux, nous descendons. Nous faisons donc la joie de deux jeunes chinois qui viennent de finir un trek de quelques jours autour du Nyenpo Yurtse et sont ravis de prendre nos places pour la fin du trajet !
Rapidement accostés par quelques moines, on confie nos sacs à une maison à l’entrée du monastère et un jeune moine nous prend en main pour la visite. Les temples, les travaux de rénovation, la vue en surplomb, la vieille stupa, la pratique de fin d’après-midi et on finit par un thé chez le monsieur qui a gardé nos sacs et s’avère être le père de notre jeune moine. Ca valait le détour !
Minute culturelle : le monastère de Lungkar est une branche de Rabgya Gompa (on y passera en fin de voyage) fondée en 1785 avec plus de 200 moines.
On pourrait dormir ici, il y vraisemblablement un petit « hôtel » en contrebas mais l’on choisit de continuer notre route jusqu’à Tarthang pour y passer la nuit.
Arrivés là-bas, on commence par trouver une chambre pour dormir. Nous avons rebasculés du côté obscur de la force, latrines et bidon rouillé de stockage d’eau au milieu de la cour avec un robinet en guise de salle de bain.
voilà dans l’ordre: le bidon en guise de lavabo, le chemin vers les toilettes, les toilettes femmes (je vous épargne l’odeur et la vue au dessus du trou…)
Des chiens errants traînent nonchalemment sur le trottoir, les tibétains les chasse quand ils sont trop sur le chemin. Un bon dîner et au lit !
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