Août 2017, Tibet – Terdrom, Drigung Til et Shugsep

Voilà, nous arrivons à la fin du récit de notre grand voyage 2017 ! Ces 4 derniers jours, nous sommes en groupe réduit de 3. Cela est très agréable pour nous, une manière de faire une transition avant le retour à la réalité. Le rythme devrait être plus tranquille aussi : moins de kilomètres au programme ! Nous avons prévu ce bonus pour aller visiter Drigung Til et Terdrom qui étaient au programme de notre voyage en 2014 mais nous étaient passés sous le nez en échange d’une journée fiévreuse sous la couette.

J16 Lhassa – Ganden – Terdrom

Nous disons au revoir à la moitié de nos compagnons de voyage, prenons le temps de quelques emplettes et c’est reparti direction Terdrom avec une escale à Ganden en chemin. Le programme est un peu modifié car le guide veux absolument que l’on passe une nuit à Drigung Til au lieu des 2 nuits prévues à Terdrom. On se laisse convaincre. Petit détour à l’aller car le chauffeur prend une route qui nous fait passer par une zone plus surveillée et, le guide ayant oublié les originaux de nos permis, ça ne passe pas du tout. Demi-tour, passage de pont et on reprend de l’autre côté de la rive.

Arrêt à Ganden, pas très long car plusieurs chapelles font aujourd’hui l’objet de pratiques de Shougden et, même si ce serait un peu long d’expliquer le pourquoi du comment ici, le guide refuse d’y mettre les pieds. Visite à la stupa de Tsongkhapa et pas de lingkor (chemin de pèlerinage autour de la montagne du monastère) cette fois-ci, on réserve nos forces pour Terdrom.


On déjeune un peu plus loin sur la route, dans une bourgade tranquille, bien loin des affluences du tourisme et nous enfonçons dans une vallée, en marge de la route principale. On quitte le bitume pour une route bien défoncée. L’environnement devient un peu plus sauvage.

Alors que l’on devine Drigung Til au loin, au bifurque dans un canyon étroit. D’immenses falaises se dessinent, le canyon s’élargit et l’on voit apparaître les ermitages de Terdrom. La nonnerie et les sources chaudes se trouvent au bord d’un torrent encaissé.

 

On descend à pieds, sacs sur le dos dans cette fourmilière. La guesthouse du monastère est pleine de tibétains en cure mais, dans le brouhaha ambiant le guide arrive quand même à nous trouver une place dans l’hôtel voisin. Beaucoup de monde et des chiens errants jusque sur le palier de notre chambre (dont un qui passera l’arme à gauche pendant la nuit). Bains chauds pour le programme de la fin de journée. Nous nous baladerons demain.


Pour les bains, un côté homme, un côté femme, le tout protégé par des palissades en bois mais c’est sans compter la terrasse en contre haut et sa vue plongeante sur les bains. Peu de personnes regardent, et notre chauffeur se fait reprendre par le guide alors qu’il tente discrètement de se rincer l’oeil. Car ici on se baigne nu. Comme quoi, la pudeur des tibétains est surtout une question d’opportunité.


Côté filles on tente une approche maillot de bain ou à tout du moins monokini mais recevons une fin de non recevoir des tibétaines. Une jeune un peu anglophone nous rassure : “don’t be shy”. C’est comme ça que l’on finit nues, dans un bassin à même la roche (attention à ne pas glisser sur les algues), au milieu de tibétaines très curieuses de notre anatomie, de jeunes nonnes qui viennent se laver les cheveux, et avec des petites bulles de gaz qui sortent de la roche et nous chatouillent les orteils. Mémorable !

La chaleur du bain nous assomme un peu et l’on se couche sans trop demander notre reste. 

Notre palace pour la nuit :

J17 Terdom – Drigung Til

Ce n’est pas très clair si l’on peut ou pas mais le guide accepte de nous emmener à la grotte principale de Guru Rinpoché, en contre haut de la nonnerie. On traverse moult petits ermitages et profitons d’une vue splendide depuis les hauteurs. Visite de la grotte et exploration des pentes voisines, dans la limite de ce qu’autorise mon vertige. Je garde un regard envieux sur la falaise de l’autre côté de la vallée au pied de laquelle est censée de cacher Kiri Yangdzong, un ermitage fameux lié à Yeshe Tsogyel, qui serait encore en activité. La kora qui y passe prend toutefois une journée entière (pour les tibétains, autant dire que c’est long), est interdite aux touristes et passe par des zones un peu dangereuses à flanc de falaise. Je questionne le guide sur la possibilité de faire un aller-retour jusqu’à l’ermitage sans passer par les zones dangereuses : quelle idée pour un tibétain, une kora est une kora… mais bon, on fait avec les conditions non ? Pas pour cette fois en tout cas, peut être une prochaine en prévoyant de rester 2/3 jours pleins ici.


On déjeune sur place et on refait trampouille dans les bains avant de prendre la route pour Drigung Til. Cette fois, les tibétaines se couvrent la poitrine dans les bains : à raison, un moine bedonnant reluque à loisir l’assemblée du haut de la terrasse. Je me rendrais compte par la suite qu’il avait un comportement un peu à part qui lui valait une certaine bienveillance de la part de ses congénères.

On revient donc sur nos pas et approchons du site de Drigung Til qui est particulièrement impressionnant. Le monastère est accroché très haut à flanc de pente et le site de sky burial semble immense, entièrement entouré de murs. On arrive dans un lieu complètement en travaux. 5 corps ont été emmenés pour le sky burial du lendemain et la cérémonie de préparation se fait au milieu des travaux. Une vingtaine de moines psalmodie face à 5 corps emballés dans des cartons, couvertures et plastiques divers, coincés entre le bâtiment et le camion grue, sous fond de bétonneuse avec les ouvriers chinois qui passent au milieu avec leur pelle…

Même l’accès à la guesthouse est en travaux !

J18 Drigung Til – Lhassa

Ce matin, le sky burial a lieu mais nous n’avons pas le droit d’y assister. On prend le temps dans la matinée puis allons explorer un peu les alentours quand le skyburial est terminé.

Retour au monastère pour le déjeuner puis direction Lhassa pour une fin de journée libre. L’occasion de se balader un peu dans Lhassa, de faire quelques emplettes et de profiter de la vie locale 🙂

J19 Lhassa – Shugsep – vol retour

Ca sent la fin du voyage mais, dans un souci d’optimisation totale, nous avons prévu une dernière visite avant de nous envoler pour Chengdu puis Paris : Shugsep !
Une petite nonnerie, à l’écart mais quasiment sur la route de l’aéroport. Ici aussi, tout a bien changé en 3 ans. Le minuscule village marquant l’entrée de la vallée s’est transformé en immense complexe touristique en cours d’aménagement. Une sorte de culture intensive de fleurs, pour, on imagine, de superbes photos à la chinoise. Une bonne partie de la route qui s’enfonce dans la vallée est donc à présent urbanisée mais, en fond de vallée, la nonnerie semble un peu préservée. A présent, la route qui monte est ouverte à tous. On échange 2h de marche pour des lacets à n’en plus finir. Nous sommes contents d’arriver en haut ! Visite du temple puis direction Gangri Tokar, ermitage en hauteur lié à Longchenpa. Nous aimons beaucoup cet endroit et sommes très contents d’y retourner. Mais il est déjà temps de partir direction l’aéroport. Encore une fois, un peu court pour faire la kora complète. On reviendra? 🙂


Pour clôturer correctement le voyage, une dernière petit mésaventure à l’aéroport. Pour des raisons pratiques, nous étions partis avec un gros sac à dos, et un gros sac à dos dans une valise (que nous avions laissée à Lhassa le temps du voyage). Par facilité, après avoir jeté un coup d’oeil sur internet, nous ne nous étions pas embêté à remettre le sac dans la valise et nous sommes présentés à l’aéroport avec nos 3 sacs, bien spécifié à la dame qui enregistrait les bagages.
Ce qui devait arriver, arriva : elle enregistre le premier sac, le deuxième sac et au moment d’enregistrer le 3ème nous annonce un supplément… Ah ben non ! dans ce cas, on va faire l’effort de tout mettre dans 2 sacs et de bien répartir le poids. Mais les deux premiers sacs sont déjà partis sur le tapis roulant…. et elle ne peut (veut?) pas les récupérer. Appel de renfort, arrivée d’un agent de sécurité et la voilà qui enregistre les passagers suivants, envoyant nos sacs encore plus loin. On s’agite et on insiste. On finit par récupérer le tout et c’est parti pour refaire les valises au milieu de l’aéroport ! Alors que nous sommes prêts, enregistrement et… nouveau problème ! il y a une batterie et un briquet perdus au fin fond du sac. Fouille archéologique, on les récupère, voilà, c’est bon on peut partir ! Changement tranquille à Chengdu, bagages présents à l’arrivée à Paris. Il est 7h du matin, le temps de prendre une douche et de partir au bureau.

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