Mai 2018, Tibet – autour de Samyé
Last but not least, on finit le voyage en beauté. Après les incontournables, on a gardé pour la fin des petites pépites aux alentours de Samyé, qui vont mettre nos mollets et notre capacité respiratoire à contribution !
J7 Chimpu
On commence la série des ermitages en retournant à Chimpu ! Objectif, atteindre les grottes situées tout en haut. Objectif contrarié : nous sommes en période de saga dewa, des restrictions ont été mises en place, on n’aura pas le droit. Genre, hier c’était possible mais pas aujourd’hui ni pour les 10 jours qui arrivent. Bon… Après un premier raté il y a 4 ans où la fatigue et le vertige avaient eu raison de ma motivation, il faudra revenir. Jamais 2 sans 3 non ? Après cette nouvelle de début de journée, on prend notre temps, un petit déjeuner/brunch et c’est parti !
1/2h de voiture plus tard, on commence directement la grimpette. Surpris, on trouve sur la première partie du tronçon des vendeurs de souvenirs !!?! mais très vite ils disparaissent. Nous sommes à Chimpu et c’est un très bel endroit. J’ai beaucoup moins le vertige qu’il y a 4 ans. Je passe sans sourciller (ou presque) les passages qui m’avaient bloquée. On prend le temps à chaque étape, pour profiter des lieux, de la vue, prendre le temps des échanges avec notre guide comme avec les nonnes de passage.
Passé le dernier temple, un sentier qui continue à monter nous fait de l’œil mais le guide est resté avec nous et est formel, nous ne pouvons pas aller plus loin. On redescend sur la boucle de la kora, l’âme un peu en peine mais ce n’est que partie remise, un jour on ira voir au-delà de la ligne de crête intermédiaire !
Retour en fin de journée et dîner à la « cantine ». Demain, un départ matinal nous attend.
J8 Onphu Taksang
Voilà une des inconnues du voyage ! D’un nom lu au détour d’une biographie, j’ai remonté la piste, recroisé les informations et confirmé la localisation. Travail nécessaire car, comme souvent, un même lieu revêt de multiples appellations, ou tout du moins de multiples retranscriptions de son nom tibétain : Wonphu/Onphu/Yonpu Taksang… bref. Et bien sûr le correspondant de l’agence ne connaît pas. Il faut attendre d’être dans la région pour que les locaux soient dans l’évidence, les conditions d’accès restent ainsi incertaines jusqu’au dernier moment. Une recherche bibliographique parlait d’une randonnée de plusieurs heures. On avait choisi de programmer une journée entière avec une demi-journée de rab au cas où.
On prend la route avec une légère appréhension des check-points vue la période. Et on roule, on roule, on roule… On fait clairement un gros détour par rapport au plan de principe que j’avais sous les yeux mais cela semble être l’unique point d’accès. Premier check point, ça passe. Traversée du village , ça passe (si je me fie aux indications du guide papier, nous sommes au dernier village avant l’entrée dans la vallée peu avant le début de la randonnée), dernier check-point dans la pampa… ça passe ! Youhou ! Le guide semble soulagé. Nous aussi. La route bétonnée a fait place à une piste en terre qui suit les méandres d’une rivière qu’elle traverse de temps à autre, sur des petits ponts de bric et de broc. Et l’on roule, cahin caha, on roule… s’enfonçant dans une gorge qui se resserre petit à petit.
Quelques arrêts en chemin et nous arrivons à destination. Nous avons fait tout le trajet en voiture, on devine que c’est nouveau. Le site semble aussi avoir été aménagé par rapport aux quelques photos recueillies sur internet. Un petit temple, une habitation. Un moine et un laïc gardent les lieux et nous font bon accueil. Après une visite où le guide rentre en long conciliabule avec le moine (mais où nous avons des difficultés à glaner une traduction de temps à autre), on mange notre « packed lunch » près du poêle.
Nos informations sont parfois contradictoires et il est évoquée une grotte en contrehaut. On nous en confirme l’existence mais il semble toutefois que la grotte principale est bien celle où nous sommes arrivés. Quitte à être là, nous nous équipons tout de même pour monter en hauteur. On emprunte des vestes chaudes (à cette altitude, le vent est bien mordant). L’acclimatation des jours précédents n’est pas du luxe car nous dépassons allègrement les 4000m. J’en suis quitte pour mon vertige mais bon an mal an, je grimpe. Nils trouve la cavité recherchée. On fait une pause là-haut avant de redescendre.
On profite encore un peu du lieu avant de reprendre la route car il faut compter 3 bonnes heures pour rejoindre Samye. On finit le trajet dans la tempête et arrivons de nuit à Samye. Une très grosse journée.
NB : L’accès en voiture est bien pratique mais à refaire, je demanderai à être déposée à au moins 1/2 h de marche pour le plaisir d’arriver à pied 🙂
J9 Drak Kyongzong – départ
C’est déjà le dernier jour mais un gros morceau nous attend encore : Drak Kyongzong. J’avais mis ce lieu sur la liste de nos précédents voyages mais nous avions dû l’enlever à chaque fois pour diverses raisons : route fermée, temps disponible,… Cette fois-ci nous avions prévu un doublé Drak Kyongzong/Dzong Kumbum mais le guide est formel, nous n’avons pas le temps de voir les deux. On choisit Drak Kyongzong mais une incertitude plane encore : une guide croisée au petit déjeuner informe notre équipée que, la veille, son groupe s’est vu refuser l’accès à la grotte…
Pleins d’espoir nous partons toutefois, une halte au Tsogyel Lhatso en chemin pour un dernier hommage, et nous voilà arrivés en fond de vallée. On devine l’ermitage accroché à la falaise. Une bonne heure de marche nous attend sur un sentier bien balisé et emprunté par de nombreux pélerins. En chemin, moultes petits ermitages en activité témoignent d’une pratique bien vivante. Nous croisons quelques retraitants remontant leurs vivres.
Et on arrive à destination. Une échelle immense mène au boyau principal d’où l’on est censé redescendre par un escalier non moins monumental. De nouveau le guide est formel, nous n’avons pas le droit d’y accéder. Tous les pèlerins nous disent “allez-y, allez-y”, comment leur expliquer que nous n’avons pas le droit…. ? Je ne sais pas si j’en aurai été capable mais Nils peut noter quelque part qu’il faudra peut-être revenir ^^
On prend un peu de temps là haut avant de redescendre. Une soupe de nouille au monastère plus tard, nous reprenons la voiture pour l’aéroport. On devine Dzong Kumbum au loin. De là à dire qu’avec un paquet de chips à la place de la soupe de nouille on aurait eu le temps de s’en approcher il n’y a qu’un pas mais comme souvent, ce sont des possibilités difficiles à faire passer à nos guide et chauffeur. Next time !
On arrive bien à l’heure à l’aéroport et reprenons notre indépendance… pour gérer assez vite un dernier petit imprévu de voyage ! Le vol semble retardé (jusque là tout va bien car on a de la marge sur la correspondance), mais soudainement le retard se transforme en annulation et on nous annonce un vol de remplacement le lendemain… adieu correspondance, bonjour galère ! Rapidement un petit groupe se forme avec les deux autres étrangers restés sur le carreau. On négocie âprement pour se faire embarquer sur le vol suivant qui, certes n’appartient pas à la même compagnie, mais est le seul à même de nous permettre d’avoir nos correspondances respectives.
Notre insistance paie et au final, tout est bien qui finit bien. On nous embarque à temps, la correspondance à Chengdu se fait à bon rythme mais sans courir, et nous voilà déjà dans le vol pour Paris. Quelques heures plus tard nous sommes assis devant nos bureaux, avec la certitude toutefois qu’on retournera là-bas :).
Qui veut venir ?
Informations pratiques
- à Chimpu, après la visite de la nonnerie, compter 1 grosse heure de marche pour atteindre le petit temple intermédiaire puis 3/4 d’heure de plus pour le temple le plus haut. Un peu plus si vous flanez en chemin, et beaucoup moins pour redescendre !
- Pour accéder à Onphu Taksang : 1h15 de route depuis Samye pour atteindre le grand village où se trouve le premier check-point (probablement Sodruk), 20mn de plus jusqu’au petit village avant la vallée, 15mn complémentaires jusqu’au dernier check point au niveau de quelques ruines puis 1h sur une route de terre chaotique jusqu’à Onphu Taksang, soit environ 3h en tout. De Onphu Taksang, il faut 1 bonne heure de marche pour atteindre la cavité en contre-haut et 1/2h pour redescendre.
- Pour Drakyong Dzong : environ 1h30 pour monter à la grotte depuis le monastère et 1h pour redescendre.
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